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Channel: Archives des République - Christian Vanneste

Pour un Etat de droit !

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duredemocratieComme Jean-jacques Rousseau l’écrivait dans le « Contrat Social », « force ne fait pas droit, et (qu’) on n’est obligé d’obéir qu’aux puissances légitimes ». Il est étrange que dans un pays dont les institutions s’inspirent davantage de Rousseau que des auteurs libéraux, ce principe, sans lequel il n’y a ni République, ni démocratie, ni même d’Etat digne de ce nom, soit si peu respecté. Deux questions se posent : tout d’abord, quelle est la première mission de l’Etat ? Comme le dit l’article 2 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ». « Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ». L’Etat doit, pour atteindre cet objectif, assurer la Loi et l’Ordre. Il bénéficie pour cela de ce que Max Weber appelait le monopole de la violence légitime. Autrement dit, il est seul à pouvoir faire usage de la force pour que le Droit soit respecté. Or, le pouvoir de plus en plus soucieux des effets médiatiques de ses décisions a pris l’habitude de louvoyer pour éviter les accidents, les blessés et les morts. Il pratique l' »euphémisation » de la violence, autrement dit, il n’ose plus accomplir sa mission essentielle. L’abîme se creuse entre les déclarations du Premier Ministre, plus « déterminé », plus « mobilisé » que jamais et qui dit « maîtriser la situation » et la chienlit qui existe à l’état endémique dans certains secteurs et s’installe parfois brutalement au coeur de la vie du pays. Il y a, dans notre pays, des zones de non-droit où prospèrent les trafics et où les bandes règnent, des quartiers, voire des communes. Les règlements de comptes à l’arme de guerre à Marseille en témoignent. De nombreux clandestins franchissent nos frontières et on les retrouve installés dans des camps sauvages ou des locaux occupés au mépris de la loi. Lorsque des projets d’infrastructures rencontrent des oppositions, des groupes implantent des ZAD (Zones à Défendre) en affirmant la légitimité de leur action face à celle de la Loi. En plein Etat d’Urgence après les attentats islamistes, la place de la République est squattée et lors des manifestations contre la loi El-Khomry, des débordements d’une rare violence sont sciemment organisés contre les forces de l’ordre par des groupes d’extrême-gauche parfaitement connus des services de police. Ils s’attaquent aussi au mobilier urbain, aux commerces et aux véhicules des particuliers. Enfin, un syndicat marxiste résiduel, la CGT, l’un des plus importants, mais dans un pays très faiblement syndicalisé, s’arroge le « droit » de bloquer des raffineries, en ce moment même. Ces pratiques, devenues courantes en France, bénéficient des légendes révolutionnaires qui, de 1789 à 1968, ont mis le désordre improductif et la violence suicidaire à l’honneur. Or, le fait que la liberté de circuler, de travailler, que la propriété, la sécurité ne soient pas assurées par l’Etat empêchent de considérer la France comme un Etat de droit.

Se pose alors la seconde question : qui est légitime ? L’Etat ou l’opposant qui ferait usage de son « droit de résistance à l’oppression » ? On observera que la violence des minorités qui proclament leur légitimité supérieure se développe paradoxalement dans des Etats comme la France qui connaît des élections régulières, des processus politiques constitutionnels, une autorité judiciaire trop lente, certes, mais qui jouit d’une indépendance relative. On la rencontre peu dans des régimes dictatoriaux. Des réseaux d’associations soutiennent le déploiement de cette zone grise par rapport à la loi. On favorisera donc au nom de la « solidarité » le passage de la frontière aux migrants, le logement des clandestins. A l’autre bout de la chaîne, on s’autorisera à la violence contre la police au nom d’une conception folle de la justice sociale. Il est nécessaire de distinguer entre les méthodes de contestation et entre les pouvoirs qui sont visés. Les « lanceurs d’alerte » qui prennent le risque de s’affranchir de la loi, ou du contrat qui les lie, pour informer l’opinion d’un dysfonctionnement qui nuit au Bien Commun, possèdent à l’évidence une « légitimité morale ». La désobéissance civile que l’on tolère à gauche, et beaucoup moins pour les opposants à l’avortement, par exemple, est au contraire incompatible avec une démocratie qui fonctionne en respectant sa constitution. La violence, enfin,  doit être sévèrement réprimée, puisque en l’acceptant au détriment des citoyens et des contribuables, l’Etat ne remplit plus sa part du Contrat. L’article 49/3 est constitutionnel. son application ne donne aucun droit à la rébellion. On comprend en revanche que celle-ci naisse dans des pays où c’est l’Etat en apparence démocratique qui s’en prend aux droits des citoyens : la Turquie ou le Venezuela. Mais c’est beaucoup plus risqué…

La  solution à cette dérive française offre deux volets. Il faut qu’un gouvernement légitime puisse user de son droit de répression lorsque ses opposants sortent du cadre de la loi. Il est frappant de constater que cette répression a été plus forte contre les pacifiques « marcheurs pour tous » et autres « veilleurs » qu’elle ne l’est contre les « casseurs » (Eric Brunet article NdF) . Il faut aussi bien sûr que dans ce but la Justice soit plus rapide et efficiente. Mais il faut surtout, et c’est le second point, qu’un renouveau soit insufflé à la légitimité démocratique. Le Référendum d’Initiative Populaire, à l’échelon local, ou au niveau national, avec ses trois possibilités : Veto d’une loi votée au Parlement, Proposition de Loi, Réforme constitutionnelle, rendraient les contestations illégales et violentes totalement illégitimes et inacceptables. Ainsi la loi sur le travail serait ajournée dans l’attente du vote populaire, la suspension d’un projet comme l’Aéroport de ND-des-Landes serait suspendu à un scrutin régional décisionnel.

Il est nécessaire de remettre l’Etat à sa place dans une démocratie moderne, mais à condition qu’il occupe toute cette place et sans faiblesse.

 


Dangereux de penser, Monsieur Zemmour !

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zemmourZemmour a une difficulté avec son temps : c’est un raisonneur. Il devrait pourtant savoir que l’idée, la logique, le discours sont démodés, totalement obsolètes. Seule compte l’émotion. Seule l’image a un impact. La conscience collective ou l’opinion publique n’ont plus de suite dans les idées. Bousculées chaque jour par des événements qui brisent la continuité et suscitent des réactions contradictoires, elles réagissent au coup par coup, de façon contradictoire et dans la division. La photo truquée d’un enfant mort sur une plage va soulever la compassion en faveur des migrants et justifier dans les esprits l’ouverture à leur accueil. Un attentat ou une agression sexiste plus loin, le rejet des migrants devenus des envahisseurs va refermer les portes. Les deux vagues opposées vont rejeter de part et d’autre les citoyens d’une cité éclatée devenue incapable de cohésion et de cohérence. Dans cette confusion,  les sentiments les plus hypocritement joués valent mieux que les démonstrations les plus solidement étayées. Aujourd’hui toute thèse à la fois structurée et originale est suicidaire pour son auteur car elle va affronter le tir croisé des préjugés. Dire que l’islam est incompatible avec notre société, c’est affronter la bienpensance qui désigne aux regards l’immense majorité des musulmans immigrés qui vivent normalement et qu’on ne doit pas amalgamer avec les fanatiques. Dire que ces derniers sont respectables parce qu’ils sont capables de mourir pour leurs idées alors que nous ne le sommes plus, c’est s’exposer à la colère légitime des innocents qui ont subi cette violence, c’est paraître faire l’apologie de ceux que la société a désignés comme le mal absolu.

Comment a fait Zemmour pour se retrouver accusé de redoubler la douleur des victimes des terroristes et quasi complice du djihad, lui qui passait hier encore pour un islamophobe enragé ? Dans les deux cas, le dérapage dont on l’accuse tient paradoxalement à sa volonté de raisonner en droite ligne sans se perdre dans le brouillard mental ambiant. Au lieu de répéter bêtement que l’islam est une religion de paix et d’amour, tout en peinant à expliquer pourquoi tant de ses adeptes se livrent à des actes monstrueux, Zemmour a lu les écrits qui constituent la Sunna, la tradition, le Coran, les Hadiths et s’est intéressé à l’Histoire de la religion musulmane. Il en a déduit très logiquement que la violence n’y était pas accidentelle mais essentielle et que les djihadistes d’aujourd’hui, certes minoritaires par rapport à la masse des musulmans, sont néanmoins non des hérétiques, mais au contraire des gens qui suivent à la lettre les préceptes initiaux de la religion, fondée sur un texte que nul n’a le droit de changer. Celle-ci ne sépare pas le religieux et le politique, réunis dans le califat. Elle ne sépare pas la vie privée et la vie publique soumises l’une et l’autre à de multiples préceptes.  Elle est totalitaire et méconnaît la laïcité, ignore la liberté et proclame l’inégalité. Elle est donc incompatible avec la République. Pour un musulman, l’islam est non seulement la seule religion vraie, mais elle doit devenir la religion de toute l’humanité. Avant ce terme, nul ne peut la quitter, et ni le croyant, ni l’infidèle, ni l’homme, ni la femme ne sont égaux entre eux. Ce rappel est blessant pour beaucoup de musulmans qui n’ont pas lu les textes davantage que ne le lisent les catholiques « à gros grains », mais il jette une lumière crue sur la réalité à laquelle nous sommes confrontés.  C’est avec la même cohérence dérangeante qu’aujourd’hui l’essayiste, un rien provocateur,  dit que les terroristes islamistes, donc d’authentiques musulmans, sont respectables parce qu’ayant des idées ils sont capables de mourir pour elles. Difficile d’admettre ce respect quand, sans idées politiques ni croyances religieuses, on a vu mourir un de ses proches sous les roues d’un camion un soir de feu d’artifices qu’on voulait montrer à ses enfants.  Lorsque l’argument rationnel brave la sensibilité commune, il n’a aucune chance d’être entendu.

En fait, Zemmour a eu le tort de n’avoir pas témoigné de compassion pour les victimes parce que sa pensée est toute entière tournée vers les causes et non vers les conséquences. C’est logique, car c’est du côté des causes que se trouvent les solutions et non du côté des conséquences, des fleurs, des bougies et des discours éplorés dont nos dirigeants sont prodigues. Le respect de Zemmour pour les djihadistes est comparable à celui d’un officier qui va commander le peloton d’exécution d’un adversaire à qui on rend les honneurs avant de l’envoyer dans l’autre monde parce qu’il est vraiment trop dangereux dans celui-ci. Il veut souligner ce danger qu’on minimise en évoquant les troubles psychologiques à l’origine de la radicalisation, selon certains. On perçoit aussi ce qu’il y a d’implicite dans cette position. Il le révèle en soulignant que nous ne sommes pas, nous, capables de donner notre vie pour des idées. En fait dans sa vision de l’islam comme dans son respect pour les terroristes, Zemmour se veut surtout le contempteur de notre société inapte à percevoir avec lucidité l’ennemi qui le menace et toute aussi incapable de se battre contre lui avec le courage dont il fait preuve. Zemmour aime tellement peu les terroristes qu’il voudrait que nous soyons sans faiblesse à leur égard. Mais son raisonnement se brise alors sur deux obstacles élevés dans l’opinion formatée au « politiquement correct » par les médias : d’une part, tous les musulmans ne sont pas comme ça et d’autre part en respectant les terroristes,  vous insultez les victimes. Le scénario du lynchage de la sorcière se poursuit donc : le penseur dérangeant doit s’excuser pour le dérangement. Il ne le fera pas parce qu’il a sa dignité. Des associations spécialisées dans l’inquisition contemporaine vont le traîner devant le tribunal pour apologie du terrorisme. Penser justement, mais un peu trop sèchement, fait de vous aujourd’hui un délinquant potentiel.

La Démocratie escamotée devant un public distrait.

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PSEMNBIl y a une inflation verbale qui a les mêmes effets que l’inflation monétaire. Comme la monnaie produite en excès perd sa valeur, les mots à force d’être employés perdent leur sens. L’adjectif « citoyen », utilisé pour qualifier des actions partisanes, associatives, sous prétexte que la politique institutionnelle ne remplissait plus son rôle, voulait souligner que certains engagements, souvent protestataires ou contestataires au nom d’une idéologie, témoignaient d’une plus grande responsabilité civique. C’était là un de ces dévoiements sémantiques par lesquels la gauche cherche à subvertir ou à pervertir la pensée. Le citoyen est le membre actif de la Cité, de la communauté politique, qui exprime son opinion et prend part aux choix collectifs par son suffrage. L’étranger n’est pas citoyen. Celui qui s’oppose par ses actes à la loi qui résulte de la volonté des citoyens, par exemple en favorisant l’immigration illégale, ne fait pas preuve de solidarité, il trahit son devoir de citoyen, il trahit la République, autre mot dont on abuse. La République n’est pas seulement un régime, encore moins une idéologie qui séparerait la bonne pensée de la mauvaise et justifierait qu’on discrimine un parti en l’excluant de la vie politique, alors que représentant un grand nombre d’électeurs, il ne menace en rien les institutions, et donne simplement son interprétation de ce qu’est le bien commun pour la communauté nationale, la Res Publica, la chose publique. Le reste appartient à la société civile, aux affaires privées, aux consciences personnelles. Ces distinctions nécessaires à la clarté de la pensée et de l’action ont été érodées par l’abaissement stupéfiant du niveau de la réflexion qui règne de nos jours. Le délitement de notre vie démocratique à travers la dérive électorale de 2017 en est la traduction la plus flagrante.

On pourrait opposer le dépit injurieux de Guaino, lançant à ses électeurs potentiels, qui l’ont humilié, qu’ils sont « à vomir », à l’analyse bonapartiste d’Eric Zemmour, affirmant que le raz-de-marée prévisible d’En Marche est la victoire de de Gaulle. Les deux se trompent tragiquement. De Gaulle ne voulait pas de citoyens qui se désintéressent de la chose publique au point de laisser faire le chef, une fois celui-ci désigné. Eric Zemmour se réfère à la phrase de Sarkozy sur les « clefs du camion » remis au président élu. Précisément, entre de Gaulle et Sarkozy, l’effondrement s’est produit. Il a commencé en 1968, lorsque la nation confrontée à des drames collectifs, les guerres notamment auxquels participaient tous les conscrits et non une poignée de professionnels, ont cessé. Désormais, après la guerre d’Algérie, le bonheur individuel, la liberté du plaisir, sexuel entre autres, venaient à l’ordre du jour. Le narcissisme des comportements voués à l’intérêt privé et aux préférences égoïstes allait triompher. Entre la révolte des étudiants de 1968, voulant rendre visite à leurs amies dans leurs résidences universitaires, et le mariage unisexe, il y a une logique qui a mis l’individu sur le trône d’où est tombée la République. Qui oserait encore parler de l’intérêt supérieur de la patrie ? Cette expression gaullienne est aux antipodes des préoccupations des électeurs que vomit Henri Guaino. Ce dernier vient de se rendre compte que le roman national qu’il continuait à feuilleter, pour fournir de belles phrases aux politiciens qu’il servait, n’avait plus cours. Et cela ne vaut pas seulement pour les « bobos » du Boulevard Saint Germain ! Eric Zemmour veut y voir la résurgence de l’esprit monarchique inscrit dans la Constitution de 1958. Les électeurs ayant fait entrer un prétendant à l’Elysée seraient prêts à lui offrir une majorité énorme pour qu’il se « débrouille ».  Cette lecture est l’inverse de la pensée du Général. Certes, il voulait que l’homme en charge de l’essentiel soit choisi par le peuple, mais il souhaitait que ce soit un élan collectif et positif envers un homme qui incarnerait par son passé le destin national, ce qu’il était lui-même. Son ballottage de 1965 a failli le faire partir. Il considérait en effet que le lien avec le peuple devait être profond et constant. C’est la raison pour laquelle il privilégiait le référendum par rapport à l’élection législative. C’est un référendum perdu qui l’a conduit à quitter le pouvoir alors que rien ne l’y obligeait. La situation d’aujourd’hui s’oppose en tous points à la conception gaullienne qu’on pouvait accuser d’être non un « coup d’Etat permanent », comme l’a dit le perfide Mitterrand, mais un « plébiscite » de tous le jours. Macron, le président médiatique, a été élu par le rejet de ses concurrents. Fatigués de la politique, séduits par des images trompeuses, beaucoup de Français retournent à leurs activités privées, à leurs jeux quotidiens, à leurs menus plaisirs ou à leurs difficultés personnelles. Effectivement, ils se désintéressent du bien commun et laissent au président la charge des intérêts de la majorité , fût-ce par ordonnances, sans leur demander encore leur avis ni même celui de députés bien trop coûteux pour ce qu’ils sont utiles.

Beaucoup d’électeurs vont être guidés par deux motifs. D’abord, le sentiment que leur intérêt y trouvera son compte. Fillon a perdu de son crédit dès lors qu’on s’est aperçu qu’il ne négligeait nullement son intérêt personnel. Beaucoup ont vu dans ce comportement plus une concurrence déloyale qui met le politicien au-dessus du lot dans la course générale, qu’un comportement illégal ou immoral. De même, le fait que la CSG ou la limitation de la taxe d’habitation favoriseront la majorité au détriment de la minorité satisfait évidemment la première. En second lieu, il y a l’idée qu’une gouvernance sans opposition sera plus efficace. Des deux côtés, la République et le citoyen, la démocratie même, sont oubliés. Il reste des individus qui offrent les pleins pouvoirs à l’un d’entre eux, qu’ils connaissent mal. De même, au lieu de choisir des députés qui ont fait leurs preuves dans des circonscriptions où ils sont implantés, ils préfèrent une chambre introuvable où une armée de godillots, élus à l’aveuglette, ne les représentera pas dans leur diversité, mais commencera par tâtonner dans l’obscurité des procédures parlementaires, puis dévoilera progressivement ses inclinations idéologiques. On verra alors que les socialistes ne sont pas morts. Sortis par la porte, le pied au derrière, ils rentrent par la fenêtre, grimés et fardés, repeints « en marche ». La « République » est un théâtre, les citoyens, un public un peu clairsemé mais naïf et bon enfant. Quant au spectacle, il est donné par un prestidigitateur qui est en train d’escamoter la démocratie !

Le Chef de l’Etat peut-il humilier ses généraux ?

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generalpiquemalEt de trois… Pour la troisième fois, le pouvoir politique vient d’humilier de façon disproportionnée un haut responsable militaire. Le Général Bertrand Soubelet, numéro 3 de la Gendarmerie Nationale, le Général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion Etrangère, et maintenant, le Général Pierre de Villiers Chef d’Etat-Major des Armées. Ces comportements relèvent apparemment d’une certaine conception « républicaine » des rapports entre le pouvoir civil et la sphère militaire. La République a toujours craint les soldats. Sous la IIIe, les militaires de carrière n’avaient pas le droit de vote, qu’ils n’ont obtenu que le 17 Août 1945, un an après les femmes. C’était le règne de la démocratie ou plutôt de la médiocrité radicale qui pour protéger ses arrangements et ses compromissions mettaient à distance les femmes trop à l’écoute des prêtres et l’armée qui a toujours séduit les Français patriotes. C’était le temps de la « Grande Muette », de Mac Mahon à de Gaulle, en passant par Boulanger et Pétain. Les Officiers Supérieurs, Généraux, Maréchaux, Amiraux ont toujours suscité de la méfiance à gauche, parfois non sans raison. Le retour du Général de Gaulle n’aurait pas été possible sans Massu et Salan. C’est pourtant ce Général à deux étoiles qui a rétabli la République et préservé la démocratie, fût-ce en réprimant sévèrement les officiers factieux, qui en l’occurrence ne prenaient pas des risques par ambition, mais parce qu’ils étaient animés par « une certaine idée de la France » et de son honneur. Quelques soient les opinions à ce sujet, les forces armées manifestent depuis 1961 une discipline républicaine irréprochable. Elles auraient pu intervenir en 1968 à la demande du Chef de l’Etat, mais c’eût été pour préserver les institutions menacées par la gauche, non pour leur porter atteinte.

Au delà de cette hostilité traditionnelle de la gauche à l’encontre de l’Armée, il y a le discours juridique qui justifie d’imposer aux soldats un devoir de réserve exigeant. Les responsables militaires détiennent des secrets. Leurs révélations peuvent exposer la sécurité du pays, créer un trouble dans l’opinion. C’est cette logique qui prétend légitimer les trois humiliations inacceptables subies ces derniers temps par de hauts gradés. Elles sont scandaleuses pour trois raisons. La première s’appuiera sur un principe éminemment républicain qui est celui de l’égalité. Pourquoi interdirait-on à un militaire d’être un citoyen égal aux autres ? Il doit pouvoir exprimer son opinion dès lors que celle-ci porte sur la politique et n’affaiblit pas la défense du pays. S’il le fait, il sait que cela peut avoir ses conséquences fâcheuses pour sa carrière. Nous n’en sommes plus à l' »Affaire des Fiches » de 1900-1904, lorsque le Grand Orient aidait ou ruinait la promotion des officiers en raison de leur distance ou proximité avec l’Eglise, mais il serait naïf de croire que les opinions sont étrangères à l’avancement comme aux décorations, dès lors que le pouvoir politique en décide. Beaucoup de militaires se sont néanmoins engagés dans la défense de la famille traditionnelle contre le mariage unisexe, et ils ont eu raison. Pourquoi permettrait-on aux policiers, aux juges,  comme aux autres fonctionnaires d’être syndiqués, d’exprimer des revendications professionnelles, voire des avis sur la politique suivie alors que dans le même temps les militaires seraient condamnés à la soumission et au silence, fût-ce au détriment des missions qu’ils ont le devoir d’accomplir. Il n’y a même pas là une proportion raisonnable reposant sur le caractère éminemment sensible des questions militaires liées à la défense et au rempart ultime de l’ordre. Il y a une discrimination extrêmement négative au détriment de ceux qui ont le plus grand mérite parce que leur métier comprend le sacrifice de leur vie vécue le plus souvent dans des conditions qui exigent courage, endurance et abnégation. Depuis quand le mérite n’est-il plus une valeur républicaine ?

L’affront subi par le Général Piquemal a été particulièrement ignoble. Après une carrière exceptionnelle, il n’était plus en activité lorsqu’il a manifesté à Calais contre une situation inacceptable pour notre pays : l’afflux d’immigrés clandestins qui troublent la vie des habitants, menacent l’ordre public et dénoncent l’impuissance d’un Etat qui ne remplit plus ses devoirs. Il ne faisait là que son devoir : servir son pays. Arrêté et poursuivi sans ménagement, il a été relaxé par la Justice, mais condamné administrativement à la radiation et à l’interdiction de porter l’uniforme. En quoi les opinions d’un Général peuvent-elles lui interdire de mettre son savoir professionnel au service de la nation ? Certains ont évoqué à propos d’autres sujets, la différence entre le « légal » et le « moral », souvent pour souligner que leur distinction ne pouvait aller jusqu’à l’opposition. Comment accepter ici que le respect de la hiérarchie des normes permette, à des responsables qui n’ont guère donné les preuves de leurs talents au service du pays, de toucher à l’honneur et à la dignité de celui qui a consacré sa vie à la France ? C’est peut-être légal mais c’est moralement abject.

Mais il y a dans cette contradiction entre les décisions judiciaire et administrative une faille beaucoup plus large de nos institutions et de leur fonctionnement sous la domination de l’idéologie actuelle, du politiquement correct à la française. Non seulement, le pouvoir politique, l’air de rien, ne tient pas compte de l’autorité judiciaire, mais encore il le fait au rebours des déclarations politiciennes qui valent lorsqu’il s’agit de la lutte contre la délinquance ou l’immigration clandestine : ne pas laisser les mains libres à l’administration, faire intervenir le juge défenseur des libertés… pour les étrangers ou les vauriens, non pour les soldats ! Certes, il n’y a pas de séparation des trois pouvoirs en France puisque la Justice n’est qu’une autorité, et qu’elle est soumise au pouvoir à travers les Parquets, mais le renvoi du Général Soubelet, comme les propos excessifs de Macron à l’encontre du Général de Villiers montrent qu’il n’y a même aucun respect du pouvoir législatif. Les deux généraux en effet ont souligné l’un et l’autre que les moyens octroyés par l’Etat à la sécurité intérieure pour le premier, à la défense nationale pour le second étaient en contradiction avec les buts fixés et les missions dévolues, mais ils l’ont fait en Commission de l’Assemblée Nationale, là où leur devoir imposait de dire la vérité aux représentants de l’autre pouvoir, aux élus du peuple. Fallait-il donc que leur devoir de réserve les obligeât à mentir ? La réaction de Macron, dont la tête enfle à vue d’oeil, a été déplacée à l’encontre d’un Général qui a une vie d’actions et de décisions derrière lui, et non une élection facilitée par les circonstances, sans rien auparavant, pas même un service militaire. Le geste amical sur le bras de l’officier n’a fait qu’augmenter le malaise. Napoléon prenait parfois l’oreille, mais c’était un grand soldat ! Beaucoup plus grave, sans que la presse ne s’en émeuve, Macron n’a pas seulement montré son arrogance à l’égard de l’Armée, mais il a affiché son total mépris à l’encontre du Parlement : ces gens-là, « ma » majorité et « mon » opposition, encore moins, n’ont pas à savoir la vérité. Ils doivent seulement voter les décisions prises par l’exécutif et notamment les réductions budgétaires énoncées un peu rapidement par souci de communication personnelle par un Ministre du Budget, qui, lui, n’a pas été admonesté.

Rédoine Faïd, Nantes… Un pays qui marche sur la tête.

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peursurlesflicsTandis que la grande kermesse mondiale du football allume ses projecteurs et fait retentir ses fanfares, la crevasse qui sépare la France réelle du pays imaginaire fabriqué par le microcosme s’élargit chaque jour davantage. Un rapport sénatorial vient ainsi de révéler que les « Forces de l’ordre » étaient en France au bord de la rupture. C’est encore plus vrai pour la police que pour la gendarmerie protégée par son esprit de corps militaire et moins impliquée dans le traitement de la délinquance des banlieues et de la violence urbaine. 21,82 millions d’heures supplémentaires non récupérées et non indemnisées, des locaux insalubres, des véhicules poussifs et fatigués, une vie de famille déglinguée par les horaires, un taux de suicide supérieur de 36% à la moyenne : tel est le triste bilan de professions qui participent à une mission archiprioritaire de l’Etat régalien. La hiérarchie relativise et minimise : elle appartient, elle-aussi, au microcosme qui voit les choses d’en-haut, et se soucie davantage des relations internes entre les pouvoirs qui le composent que de la piétaille qu’elle a sous ses ordres. Ainsi, pendant que des centaines de policiers sont à nouveau aux trousses d’un récidiviste de l’évasion, Nantes s’embrase parce qu’un individu qui voulait se soustraire à un contrôle de police a été abattu. Le premier a bénéficié  du manque d’attention du Ministère, alerté sur les risques de son maintien en détention à Réau. Si le porte-parole du Ministère, M. Youssef Badr, comme le Ministre, Mme Belloubet n’évoquent que des défaillances possibles dans une prison-modèle, la base avait alerté sa hiérarchie sur les signes qui annonçaient la tentative et sur les défaillances évidentes du système. Mais, le confort du détenu est plus important au nom du refus des « traitements inhumains et dégradants » que l’impératif de sécurité des autres citoyens. Le transfert régulier des prisonniers les plus dangereux d’une prison à une autre, pour les empêcher de préparer une évasion, est ainsi moralement condamné dans les salons du Ministère. Le souvenir de la mort d’Aurélie Fouquet, cette jeune policière tuée lors d’une action de Rédoine Faïd, y pèse beaucoup moins lourd que le respect des normes de la bonne conscience droit-de-l’hommiste.  Si demain un convoyeur de fonds ou un simple passant sont les victimes de cette inversion des priorités, c’est évidemment cette hiérarchie aveugle jusqu’au Ministre, qui en sera responsable !

A Nantes, un CRS a tiré et a tué le conducteur d’un véhicule qui avait reculé brutalement en heurtant un de ses collègues pour tenter d’échapper à un contrôle. Immédiatement, une vague de violences s’est soulevée dans le quartier du Breil-Barberie d’où était originaire le chauffard, ainsi que dans deux autres zones sensibles. Des équipements publics, des magasins, des voitures ont été incendiés au cocktail Molotov. La rapidité de la réaction et son étendue, alors que la présence policière était renforcée dans le secteur en raison de la découverte d’un blessé par arme de guerre, devraient alerter l’oligarchie qui nous dirige sur l’état du pays. Aucune interpellation n’a eu lieu. Mais, le Parquet a diligenté une enquête de l’IGPN. Il est toujours dangereux pour un policier d’accomplir son devoir ou simplement de faire son travail. Seuls ceux qui se font tuer au-delà même de leurs obligations ont le droit à la reconnaissance nationale. Le Maire socialiste de Nantes, Mme Johanna Rolland, a destiné ses premières pensées à la « victime » et à ces quartiers sympathiques où elle et ses amis ont fait venir ceux qu’ils espéraient leurs futurs électeurs. Les socialistes n’en finissent pas de rendre visite à Théo. Les journalistes parlent de heurts entre « jeunes » et policiers, comme s’il s’agissait d’un match devenu habituel alors que l’on est en présence d’une sécession devant laquelle ne pas prendre le parti de l’ordre relève de la trahison envers cette « République » dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles alors qu’on en a perdu la signification. Béatrice Dalle avait applaudi à l’évasion de Rédoine Faïd par le biais d’un tweet qu’elle a ensuite retiré. Mais il y aura bien un « cultureux » pour en faire du cinéma, comme on en a fait sur Mesrine. Le monde du spectacle, en France, est souvent en pointe dans la décadence qui mine la société-spectacle qu’est devenu notre pays.

Nous vivons dans un pays qui marche sur la tête, ou plutôt dans un pays où ceux qui sont à sa tête marchent sur les nôtres et ça commence à faire très mal !

Vous avez dit usurpation ?

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parlementecraseIl y a quelque chose de pourri au royaume de Jupiter-Narcisse. L’affaire Benalla n’est pas un détail, un incident isolé. C’est au contraire le signe qui révèle sans doute, plus que le style, la nature profonde du pouvoir actuel. Arrivé pour nettoyer les écuries d’Augias de la politique française, M. Macron, l’ancien énarque, conseiller de Hollande, puis son ministre qui connaissait le sérail de l’Elysée où il avait vécu dans l’ombre du prince, montre qu’il y patauge avec un bonheur sans partage. Prince à son tour, il s’évertue par un silencieux mépris à l’égard des critiques à prouver que son pouvoir est inaccessible aux questions qui pourraient l’abaisser. La cour des opportunistes et des arrivistes qui ont accompagné son étonnante accession au trône s’emploie à réduire le scandale à la faute personnelle d’un individu, déjà sanctionnée « comme jamais », grossie par une opposition illégitime et irresponsable, qui cherche à entraver la marche de la République. Mais ni les plaidoyers des uns, ni les leçons des autres n’éteignent l’incendie. D’abord parce que les pompiers, le « journaliste » devenu cireur de pompes, Bruno Roger-Petit, ou le président du groupe LREM, Richard Ferrand, ancien socialiste, ancien directeur des Mutuelles de Bretagne, et ministre éphémère, manquent de la moindre crédibilité. Ensuite et surtout, parce que les faits sont têtus. Les vidéos qui montrent  Benalla  s’acharnant sur deux personnes lors d’une manifestation Place de la Contrescarpe ne laissent aucun doute sur la violence du personnage ni sur son usurpation de la fonction policière. S’il s’était agi d’un excès de zèle d’un garde du corps désirant combattre les ennemis de son patron en dehors des heures de service, on aurait pu mettre ça au compte du dévouement quasi-passionnel d’un fidèle un peu bas de plafond, mais on apprend que celui-ci disposait d’un bureau à l’Elysée, accompagnait le Président dont il était très proche dans tous ses déplacements, disposait d’une limousine haut de gamme dotée des signes extérieurs des véhicules de police (aux antipodes des véhicules hors d’âge qu’utilisent le plus souvent les policiers), et allait même devenir Préfet après avoir été « nommé » Lieutenant-Colonel de Gendarmerie dans la réserve opérationnelle. A 26 ans, sans le moindre bagage, si ce n’est une formation dans les gros-bras du PS et sa participation à la campagne présidentielle comme garde du corps du candidat élu, la carrière du jeune homme avait pris un départ fulgurant. On se souvient alors d’un mot du lexique de la monarchie : M. Benalla était-il un favori ? N’était-il donc adoubé que par le bon plaisir du prince pour services rendus à sa personne ? La hiérarchie du mérite, du temps long ou des actes exceptionnels était doublée par le choix du monarque. La « République inaltérable » était bel et bien ébranlée.

Et l’Etat de droit, dont on nous rebat les oreilles, ne l’était pas moins ! Coups et blessures volontaires en réunion, usurpation de la fonction policière, port illégal d’insignes : tels sont les trois premier motifs de la garde à vue du nervi trop voyant. Mais les dates ne laissent aucun doute sur la protection princière. Les images de l’agression caractérisée contre un jeune homme et une femme ( Tiens, on n’entend pas Mme Schiappa ?!?) sont connues depuis le 2 Mai à l’Elysée. Une suspension de 15 jours avait paru suffisante. Sarkozy et Hollande avaient été plus sévères. Et le sbire avait continué à exhiber sans vergogne son passe-droit élyséen au Panthéon pour l’entrée de Simone Veil ou à l’arrivée des Bleus , dès l’Aéroport où il avait même prétendu donner des ordres à un gendarme en exigeant de lui le plus grand respect. Qui plus est, il disposait d’un logement depuis le 9 Juillet au Quai Branly, là où le prince loge les proches dont il a le plus grand besoin. C’est là que Mitterrand cachait sa seconde famille soustraite aux regards des Français avec la complicité des journalistes et du pouvoir. Autrement dit, le même système qui n’avait pas hésité à humilier des officiers généraux, des serviteurs courageux et fidèles du pays, protégeait un homme de l’ombre du souverain, au-delà de la Loi, puisque les faits connus auraient du être transmis au Parquet, dès le 2 Mai. Il n’y a pas de démocratie digne de ce nom dans le monde où un tel scénario puisse se dérouler.

Depuis, le chevalier blanc devenu roi s’accroche aux branches en chutant de l’une à l’autre. Chacune de ses parades renforce le doute et le malaise. Ainsi, cette fois Benalla est licencié parce qu’un fait nouveau est apparu. Trois gradés de la police lui auraient remis des vidéos pour lui permettre d’étayer sa défense. C’est ce quatrième motif, qui éclabousse la police au passage, sur lequel s’appuie le licenciement. Comme si l’ensemble n’accusait pas, au-delà de l’encombrant personnage, le fonctionnement de l’Etat français, celui d’un pays qui parle d’autant plus de République et d’égalité, qu’il multiple les privilèges et fait du coeur du Pouvoir, le Palais de l’Elysée, un lieu qui sacralise ceux qui y séjournent au point qu’ils se croient tout permis, et qui est craint dans la soumission par ceux qui ne devraient obéir qu’à la loi ! Mais le monarque, méprisant selon sa nature profonde, se tient coi et distant. Il envoie son Premier Ministre au Tour de France pour répondre aux journalistes au sujet de cette ténébreuse affaire. Là encore, notre grand réformateur volontiers moraliste bouscule allègrement les institutions. Pour le coup, Edouard Philippe, qui s’est abaissé à cette mascarade indigne, n’est pas directement en cause, car ce n’est pas lui qui est responsable des agissements de Benalla, mais celui qui l’a installé à l’Elysée. En revanche, il est responsable devant les Députés qui ont bien raison d’exiger de lui qu’il vienne donner des explications. D’ailleurs, puisque le Président tient tant à dialoguer avec le Parlement, en éludant le gouvernement, n’est-ce pas lui qui devrait venir ? A force de bousculer nos institutions pour modeler une « république » selon son goût, Jupiter-Narcisse serait pris à son propre piège. Un usurpateur modeste aurait mis en lumière l’usurpation structurelle qui définit le pouvoir que la France subit.

Le 2 Décembre : se délivrer de la « napoléonite » ….

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Le 2 Décembre est une date « bonapartiste ». Couronnement de l’Empereur Napoléon 1er, en 1804, victoire d’Austerlitz en 1805, et coup d’Etat en 1851 qui va permettre au neveu de devenir Napoléon III. Cette date est toutefois revêtue d’une certaine ambiguïté. On ne se risquerait guère à célébrer l’anniversaire du renversement militaire de la IIe République. L’actuelle rue du 4 Septembre à Paris a été dénommée en 1870, en remplacement de « rue du 10 Décembre ». Tout un symbole de l’histoire agitée de notre pays au XIXe siècle : Napoléon III ce grand bâtisseur dans la capitale, et urbaniste en grande partie du Paris d’aujourd’hui, avait prolongé la rue de Réaumur jusqu’à l’Opéra, et l’on avait à la fin du second empire, devenu libéral, donné à ce nouveau tronçon, la nomination d’une date, non pas celle du coup d’Etat, mais au contraire, celle de son élection triomphale comme Président de la République, le 10 Décembre 1848. Effaçant d’un coup l’Empire et le Prince-Président devenu Empereur, après le désastre de Sedan la rue marquait désormais l’avènement de la IIIe République proclamée le 4 Septembre 1870 par Léon Gambetta à l’hôtel de ville de Paris dont le maire était le républicain farouchement anti-bonapartiste Etienne Arago, qui décida du changement d’appellation. On remarquera que ce maire éphémère avait été un peu vite puisque après l’épisode chaotique et sanglant de la « Commune », et la prise de Paris par les « Versaillais », le tout sous les yeux des Prussiens victorieux, notre pays mit encore neuf ans à constitutionnaliser ce retour à la République, les monarchistes, divisés en légitimistes, orléanistes et bonapartistes, majoritaires au début, ne parvenant pas à rétablir la monarchie. L’invraisemblable succession de révolutions, de coups d’Etat, de régimes font du XIXe siècle le plus consternant de l’histoire de France jusqu’alors. Pendant que l’Angleterre colonisait la planète, que l’Allemagne s’unissait et gagnait la prépondérance européenne, que les autres populations du continent  croissaient et émigraient, notamment en Amérique, la France contente d’elle-même et jouissant universellement d’une réputation acquise par sa langue, sa culture, son histoire, et ses « valeurs », s’agitait sans cesse en croyant toujours détenir l’avenir du monde,  et tachait de compenser ses défaites en Europe et son amoindrissement par la conquête de vastes déserts à l’extérieur. En fait, même en un sommeil agité et plein des rêves d’une gloire passée, elle s’endormait sur de brillants lauriers.

Or ces brillants lauriers sont souvent liés à l’image de Napoléon. Si on reprend les trois « 2 Décembre », c’est bien sûr Austerlitz qui brille le plus légitimement. C’est l’une des plus splendides victoires de l’Histoire, où le général Bonaparte, devenu empereur depuis un an, a fait preuve d’un génie tactique et stratégique sans pareil face aux Autrichiens et aux Russes. Qu’on refuse de célébrer le souvenir de cette éclatante victoire, comme le fit Chirac naguère, est stupide car il faut qu’un peuple soit fier de ce passé qui l’a construit. Mais il faut demeurer lucide :  Austerlitz n’a servi à rien de durable car quelques semaines auparavant, le 21 Octobre, c’était Trafalgar, l’une des défaites infligées par les Britanniques à la marine française, et la plus décisive, car elle conduit immanquablement à Waterloo dix ans plus tard. Le 2 Décembre 1803 ( encore ! ), le Premier Consul, Napoléon Bonaparte avait constitué l’armée d’Angleterre. Trafalgar tua toute possibilité d’un débarquement, permit à Londres de tramer des complots, d’organiser et de financer des coalitions, et parfois de débarquer des troupes au Portugal, en Espagne ou aux Pays-bas. Ne pouvant atteindre l’ennemi essentiel sur son île, l’Empereur vainquit successivement tous les ennemis subalternes du continent, notamment pour étrangler économiquement les Anglais par le blocus continental. Ce plan démesuré et fou le conduisit à sa perte. Et pour ce faire, cet homme qui disait avoir « deux-cent-mille hommes de rentes par an », grâce à la conscription, avait déclaré à Lucien, le plus réticent de ses frères, qui craignait de voir la France se révolter contre la dictature : « Ne crains rien. Je l’aurai  tellement saignée à blanc avant qu’elle en sera pour longtemps incapable ». La France ne s’est en fait jamais relevée de l’épuisement dans lequel l’a plongée l’épisode napoléonien. Le faste du sacre du 2 Décembre 1804 est surtout un monument de vanité. La plupart des mesures positives que l’on doit à Bonaparte avaient été prises sous le Consulat, et la paix d’Amiens en 1802 aurait pu assurer un autre avenir si le dictateur avait, comme Monck en Angleterre, rétabli la monarchie légitime. Malheureusement son « ombre brillante » a obscurci tout ce qui a succédé.  » L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré… Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs… entretient leurs vielles plaies… les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution…  » écrivait Paul Valéry.  La centralisation administrative, le protectionnisme économique, la censure intellectuelle ont étouffé la France sous le Premier Empire, et malgré tout son talent, Zemmour n’est pas Chateaubriand qui a donné de cette période de notre histoire une vision plus juste.

Les conséquences les plus néfastes de la nostalgie napoléonienne ont été de juger médiocres les régimes suivants, de croire à la puissance inégalée de notre armée, et de conduire à la restauration de l’Empire. Napoléon III n’avait en commun avec son oncle qu’une désespérante ignorance dans ce qu’on appelle aujourd’hui la géopolitique qu’ils encombraient l’un et l’autre de rêves et d’abstractions. Avec application, ils ont permis la réunification de l’Allemagne et de l’Italie que les Bourbons avaient morcelées le plus possible à nos portes. Faisant la guerre inutilement à ceux qui devaient être géographiquement nos alliés, Russes et Autrichiens, allant jusqu’à Moscou ou à Mexico pour chercher une vaine gloire, ils ont tous deux conclu par un désastre tel que la France n’en avait pas connu depuis la guerre de Cent ans… dont elle s’était relevée. Alors on pourra vanter le développement économique et les modestes progrès sociaux du Second Empire, comme le fera Philippe Seguin. Croit-on vraiment qu’un autre régime ne les aurait pas aussi bien réalisés ? A la fin du siècle, l’Angleterre et l’Allemagne étaient passées devant !

La France pratiquait l’assimilation, et en est à lutter contre le séparatisme !

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Il en a parlé ! Il a désigné l’islamisme radical comme source d’un séparatisme radical qu’il faut combattre ! Alléluia ! Battez tambours, sonnez trompettes… Sauf qu’en faisant le bilan du discours, on se rend compte une fois de plus que les Français ont élu par inadvertance en 2017 un beau parleur qui a fait du théâtre mais a surtout la tête farcie par l’idéologie progressiste, celle de la gauche bon chic bon genre, dont le prétendu libéralisme se limite à supprimer l’ISF pour les valeurs mobilières et à favoriser l’effacement de la famille et les avancées destinées aux minorités “sexuelles”.

“Notre” président est attentif aux mots, nous aussi : l’inflation des mots “république” et “républicain” dans ses propos contraste significativement avec l’absence du mot France, limité à quelques emplois toujours en référence à autre chose. La république est l’absolu, la France, le relatif. Quant à la Nation, rarement évoquée, elle-aussi, elle est appelée à se mobiliser pour la république ! Là encore la magie de l’abstraction juridique qui devrait faire d’un individu un citoyen au nom de valeurs universelles l’emporte sur la réalité charnelle d’une communauté humaine forgée par l’Histoire, et M. Macron s’imagine pouvoir l’opposer de façon efficace à la force, elle aussi charnelle, qui anime les communautés d’origine étrangère lorsque leur identité culturelle et religieuse est entièrement distincte de celle de notre communauté nationale ! L’autre mot chéri du président est “contrôle”. Bel aveu du faux libéral qui prétend multiplier la surveillance à l’intérieur parce qu’il n’a pas le courage et l’intelligence de surveiller les frontières ! Car l’autre absent du lexique macronien, c’est “immigration”, réduit à des “pressions migratoires” que l’on constate et auxquelles on doit s’adapter en y cédant. N’importe qui doté d’un minimum de bon sens remonterait à la source du problème pour le résoudre en formulant le raisonnement suivant : l’islam est une religion qui ne sépare pas la politique de la foi, pratiquée majoritairement dans des pays peu démocratiques, et culturellement éloignés du nôtre, sauf parfois par la langue. Le lien à l’intérieur du groupe familial avec ses propres traditions, et à l’intérieur de l’Oumma de tous les musulmans, sera un obstacle majeur à l’assimilation “républicaine”, la seule véritable intégration. C’est donc en limitant drastiquement l’immigration, par des quotas notamment, et l’accession à la nationalité, par la suppression du droit du sol, en favorisant les déchéances de nationalité et les expulsions, de clandestins et de délinquants, que l’on trouvera des solutions réalistes.

Mais non ! C’est aux Français à subir les conséquences d’une politique migratoire irresponsable. D’abord, dans la logique d’une politique de surveillance qui passe d’une urgence à une autre pour limiter nos libertés, on va accroître les contraintes sur les familles, en imposant la scolarité à 3 ans et en interdisant l’éducation familiale, alors que le risque est limité essentiellement à cette religion dont le président dénonce justement le “séparatisme”. Là encore, le mot est malvenu. On peut parler de séparatisme corse après trois siècles d’intégration, non de séparatisme pour ceux qui, tard venus, ne se sont pas assimilés. Et notre cher président s’empresse de dire que nous sommes évidemment les grands responsables de cet échec à cause de notre passé colonial, sa marotte de repentance qui ignore superbement la souffrance des Français d’Algérie, Pieds-Noirs ou harkis, chassés d’un pays qui comme la plupart des Etats musulmans supporte mal l’égalité dans la diversité.

Face aux cinq piliers de l’Islam, le discours présidentiel élève les cinq piliers de la république : la laïcité, le contrôle de la vie associative, l’école, l’islam des lumières, et la politique de la ville. Une formule d’Einstein les résume : “la folie, c’est agir de la même manière et s’attendre à un résultat différent”. D’abord, le renforcement des contrôles va-t-il modifier les comportements ? L’interdiction du voile intégral a eu moins d’efficacité que l’obligation du masque… Ensuite, nous allons former des imams… alors qu’il n’y a pas de clergé défini dans l’islam sunnite. Puis, nous allons renforcer l’enseignement de l’arabe et de la civilisation musulmane, en le contrôlant davantage, curieuse façon de favoriser l’intégration en contribuant à la fierté identitaire étrangère. Enfin, nous allons augmenter notre action dans le cadre de la politique de la ville. Bref, nous allons faire plus, parce que le génial conducteur de notre destin commun avait enfin compris que, dans de nombreux quartiers, un ordre mêlant le trafic de drogue au séparatisme religieux se substituait à celui légitime de l’Etat. Le poids d’une communauté, présentée par certains comme une richesse pour la France, sur l’ensemble de la société française, va s’alourdir davantage : faire plus, grâce aux impôts des Français, avec par exemple, la création d’un doublement étrange “Institut scientifique d’islamologie”, au moment même où le Gouverneur de la Banque de France s’inquiète à juste titre de l’envolée de nos dépenses et notre dette ! Quand cette folie cessera-t-elle ?


Pour la police, pour notre sécurité : tolérance zéro !

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Les policiers vont manifester devant l’Assemblée Nationale. C’est là un fait qui révèle l’état de décomposition de notre pays, de la France que son oligarchie s’acharne à déconstruire, de cette “République” dont elle nous rebat les oreilles et qui n’existe pas, pas plus que l’Etat de droit dans les plis duquel elle se drape. Les militaires n’ont pas le droit de dire la vérité, mais les policiers peuvent manifester, et il faut s’en féliciter tant il est difficile aujourd’hui de faire entendre le grondement d’un peuple qui n’en peut plus d’être aussi mal gouverné. L’un des signes de cette gouvernance inapte et inepte est l’effondrement à géométrie variable de l’autorité : après une répression sévère des gilets jaunes, savamment manipulée pour en tirer une exploitation politique, le contrôle de la population est devenu systématique grâce à la “divine surprise” du covid. Mais, en même temps jamais la séparation d’avec le pays des zones de non-droit vivant du trafic, soumises à une loi religieuse exogène, et refusant sur leur territoire la présence des forces de l’ordre, même celle des pompiers, n’a été aussi nette. Le policier n’est plus pour une partie de la population le garant de l’ordre mais l’ennemi qu’il faut combattre, le concurrent qu’il faut chasser de son domaine. La peur du gendarme a changé de sens. Elle est désormais celle que ressent le gendarme parce qu’il sait que loin d’être davantage protégé par sa fonction, son statut et son arme, il en devient au contraire une cible privilégiée, plus exposée, que l’on renverse pour passer en force un barrage, sur lequel on tire lorsqu’il procède à un contrôle, dont on menace la famille, et qu’on vient assassiner chez lui avec son épouse et devant leur enfant. C’était à Magnanville.

La politique serait la plus noble des activités si elle était la recherche du bien commun de la cité et sa mise en oeuvre par ceux que les citoyens auraient désignés. Elle est la lutte pour le pouvoir entre des assoiffés de puissance et de privilèges. Les politiciens sont mus soit par leur ambition dévorante, soit par des idéologies qui les empêchent de percevoir la réalité, tant pour eux terrasser l’adversaire l’emporte sur la volonté de vaincre le mal. Les questions de l’ordre et de la sécurité sont prioritaires : l’atteinte à l’intégrité physique d’une personne, ou à celle de ses biens doit être sévèrement punie de manière à être dissuadée. C’est la base même de notre contrat social et de notre constitution. La légitime défense est un droit de tout citoyen. Le policier devrait à l’évidence posséder un pouvoir d’intervention bien supérieur : il ne joue pas un match contre une équipe adverse, mais représente la société tout entière et doit donc avoir le droit de tirer le premier.

La lutte pour le pouvoir et la domination des idéologies de gauche qui règnent dans notre pays ont fait de celui-ci un Absurdistan où la police chargée de faire appliquer la loi manifeste devant le Palais de ceux qui la font. La plupart des politiques les soutiendront et seront même présents. Le ministre de l’Intérieur, leur “patron” sera là. On connaît l’individu, prêt à toutes les trahisons, à toutes les contorsions pour se frayer un chemin où les “coups” dissimulent l’incompétence. La situation actuelle est le fruit d’années de dérive gouvernementale. Le Kärcher promis par Sarkozy n’est pas arrivé, avec l’ouverture à gauche et la diminution du nombre des policiers, les années Hollande et Macron ont accéléré la descente aux enfers, et ce n’est pas la collaboration de quelques transfuges qui a changé l’orientation “à gauche toute” de la Justice. Belloubet était une calamité, Dupond-Moretti est une catastrophe. Car c’est le coeur du problème : la justice, faute de moyens et dominée par le laxisme qui imprègne la pensée de toute notre oligarchie, lectrice du Monde et de Libération, dissuade la dissuasion en affaiblissant la police. Si telle est la pensée du locataire de la place Beauvau, il se devait de démissionner au lieu de jouer les Tartuffe devant le Palais Bourbon après avoir parlé du bruit de bottes des militaires et même de leur lâcheté en réaction épidermique à une mise en garde salutaire qui n’avait rien d’un coup d’Etat.

La délinquance de ces dernières années a connu une évolution difficile à interpréter. Elle a légèrement diminué en 2020, mais c’est le confinement et le couvre-feu plus que la répression policière qui en sont la cause. Selon le principe des vases communicants, sur la période de Juin-Août, elle a fortement augmenté. Plusieurs types de délits ont aussi vu leur nombre croître en 2020. C’est notamment le cas des coups et blessures volontaires, notamment dans le cadre intrafamilial, en hausse de 10% par rapport à 2019, ou des viols qui ont bondi de 18% en zone gendarmerie, contre 7% en zone de police. Les indicateurs cumulés des règlements de comptes, homicides et tentatives d’homicide, symptomatiques d’une criminalité lourde accusent quant à eux une hausse de 15% par rapport à 2019. Alors les militants déguisés en sociologues vont minimiser les choses, réduire à l’inégalité sociale ce qui est de l’ordre de la confrontation culturelle, les présentateurs dévoués au pouvoir de BFM vont brandir 90% de réponses pénales pour cacher la triste chaîne des affaires non élucidées, des plaintes classées sans suite, des fausses peines et vrais appels à la récidive que sont les “rappels à la loi”, les incarcérations non effectuées, les libérations anticipées. Les délinquants et les détenus deviennent les victimes aux yeux des ministres de la Justice qui pleurent sur la surpopulation carcérale. Celle-ci n’a pourtant qu’une cause mêlant de façon très macronienne la comptabilité et l’idéologie : l’insuffisance du nombre des cellules ! Tolérance zéro, jugement rapide et détention systématique, travail obligatoire avant ou pendant la prison, peines planchers, dissuasives en cas de récidive, rétablissement de la peine capitale pour les crimes les plus odieux, et bien sûr expulsion définitive des délinquants étrangers. Bref, c’est une révolution conservatrice qu’il nous faut, et le régime actuel en est exactement le contraire.

La confusion dénoncée par Macron est le coeur même de la macronie.

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Entre Fronde et Révolution, la France s’est imposée comme la première puissance européenne. Cette primauté n’était pas que militaire, elle était aussi culturelle. L’ordre classique reposait sur la raison cartésienne, la distinction des mots et des choses, le fameux “bon sens”, partagé du monde entier. Dans son intervention symbolisée à outrance sur l’aéroport devant l’avion de la République, M.Macron en a appelé au “bon sens” pour rejeter la “confusion”. Toute cette mise en scène et ce discours reposaient sur une surcharge destinée à compenser la triste réalité du régime que nous subissons, et ses béances. Comment vouloir  éviter la confusion lorsque celle-ci est le coeur du régime ? En voulant asseoir son pouvoir sur les rescapés parmi ses amis socialistes, assaisonnés de quelques arrivistes forcenés de la prétendue droite, et le tout nappé de progressistes pressés d’en finir avec la France, M. Macron a concocté un brouet insipide qui a dégoûté beaucoup de Français de la politique, et en a conduit d’autres vers des plats plus relevés. Le “ni gauche ni droite”, le “ni NUPES, ni RN se rejoignent du début à la fin pour entretenir les Français dans une confusion mentale qui leur fait croire qu’un gouvernement qui pousse l’endettement et les déficits à leur apogée et pratique la démagogie du “quoi qu’il en coûte” puisse être si peu que ce soit “libéral”.

Le discours du tarmac demeurera un morceau d’anthologie. Manifestement découvert à la lecture comme le prouve un débit inhabituel, il recèle des énormités risibles. Comment en effet affirmer que le désordre français ne doit pas s’ajouter au désordre du monde, quand le monde entier a pu voir, en dépit des vidéos étrangement disparues, le désordre du Stade de France, ces foules malmenées entre grève de métro, billetterie mal gérée et police dépassée, ces supporters venus à Paris pour un match qui aurait dû se dérouler en Russie assaillis et dépouillés par les hordes de nos banlieues, et parfois brutalisés et gazés par une police mal employée ? Quant au désordre du monde, n’est-ce pas avant tout celui de l’Europe ? Cette Europe que voudrait la France, selon l’homme du tarmac, alors que les Français ont majoritairement voté contre en 2005 ? Cette Europe qui serait la paix, alors qu’elle alimente la guerre en Ukraine pour le compte de son suzerain de Washington ? Cette Europe où s’agitent des personnages qui se prennent pour des élus légitimes alors qu’ils sont plus que des apparatchiks minoritaires dans leur propre pays, comme Mme Von der Layen ou M. Michel ? Armer l’Ukraine, la faire rentrer le plus vite possible dans l’Union selon la logique absurde d’une extension politique fondée sur l’apparence idéologique et non sur la compatibilité économique, tarir nos sources d’approvisionnement énergétique proches et bon marché pour leur préférer les produits américains chers et polluants ? Où est le bon sens dans cette agitation désordonnée qui a pour résultat de renforcer la Russie qu’on voulait appauvrir, et de la renvoyer dans un bloc de l’Est qu’on avait réussi à disloquer ? Quelle logique préside à la gesticulation qui fait dire au locataire de l’Elysée qu’il veut la victoire de l’Ukraine et ne veut pas humilier la Russie ? Garant des accords de Minsk, il n’a rien fait pour éviter la guerre !

L’heure des choix serait venue ? Pourquoi maintenant ? Parce que précisément la macronie a du mal à prolonger la confusion qui l’entourait et pouvait conduire des électeurs “de droite”, catholiques en particulier, à voter pour des progressistes qui, faute de se donner les moyens du progrès social se sont réfugiés dans le “progrès sociétal”, c’est-à-dire la décadence, avec la PMA pour toutes et l’accroissement du “droit” d’avorter. Avant son envol, le président a réduit la République à son parti comme si elle n’était pas la chose commune, le bien commun de tous les Français. Les Britanniques qui ont une monarchie symbolisent leur unité au travers de leur monarque, et sont gouvernés par des majorités clairement de gauche ou de droite qui alternent. Jean Bodin disait que la monarchie était la meilleure des républiques. A comparer Elisabeth II et Macron, on trouve un excellent argument en faveur de cette idée, car une république qui n’englobe pas la totalité des citoyens d’un Etat ne l’est pas vraiment. Les électeurs du Rassemblement National étant des patriotes sont à l’évidence des citoyens, les extrémistes de gauche qui se trouvent nombreux dans les rang de Nupes, Mme Obono qui préfère signer “Nique la France” que dire “Vive la France”, par exemple, interrogent sur ce point. Or, le vernis macronien a craqué à la suite de l’appel présidentiel. Rejeter le RN après avoir persécuté les groupes identitaires ne pose pas de problème. Nupes, c’est autre chose puisque les amis socialistes y sont. La confusion des propos, les uns repoussant les extrêmes, les autres l’extrême-droite seulement en jugeant l’extrême-gauche à la tête du client, est plaisamment à l’opposé du discours présidentiel. Mais cette confusion est un aveu, celui du camouflage, de l’imposture du pouvoir actuel qui est en train de se dévoiler.

Dérive économique de la planche à billets qui crée en partie la hausse des prix, insécurité grandissante, scission culturelle du peuple français en raison d’une immigration folle, effondrement du poids militaire et diplomatique de la France, volonté sourde de la dissoudre dans l’Europe technocratique et le prétendu “ordre mondial” : telles sont les réalités qui devraient interdire à tout citoyen attaché à la France, et a fortiori à tout Français “de droite” de soutenir la macronie.

L’article La confusion dénoncée par Macron est le coeur même de la macronie. est apparu en premier sur Christian Vanneste.





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